Une autre journée venait de se terminer. Le soleil était couché depuis très longtemps maintenant et dans quelques heures à peine il pointerait le bout de son nez pour entamer une nouvelle tournée sur notre ville. La soirée et la grande partie de la nuit au club de Jay m’avait rendu d’une humeur maussade. Une nouvelle dispute avait éclaté avec mes parents. Ceux-ci voulaient que je me calme sur les fêtes, que je me range avec quelqu’un et que je fonde une famille afin que la descendance auprès des Beak soit assurée. Je n’avais aimé un homme qu’une seule fois dans ma vie et cela avait suffit à le regretter amèrement. Pourquoi est-ce que je donnerais à nouveau mon coeur à quelqu’un pour ensuite le regarder le détruire? Pourquoi est-ce que je me calmerais afin de regarder les autres s’amuser et vivre leur vie à fond? D’un autre côté, je réalisais que j'avançais dans la vie en restant sur place. Chaque jour amenait son lot de fêtes et de problèmes, mais le lendemain, c'était la même chose.

J’avais donc passé ma soirée dans cet état d’esprit, faisant tout de même mon boulot, mais m’amusant moins que d’habitude. Peut être qu’après une bonne nuit de sommeil, mon humeur festive reviendrait et que ses pensées déplaisantes seraient disparues… J’arrivai donc à la maison, espérant que dormir me redonnerait un peu de joie de vivre. Descendant de ma voiture je remarquai alors que la porte de ma maison était entrebâillée. Fronçant les sourcils, je m’approchai discrètement, mais un bruit à l’intérieur me fit reculer rapidement pour aller me cacher. Je faisais quoi maintenant? regardant autour de moi, je vis la maison de mon voisin. Jamais je ne demandais rien à personne, c'était quelque chose d'ancré en moi, ma règle numéro un. Cependant je n’allais certainement pas rester cacher ici à attendre qu’ils aient terminé de cambrioler ma maison. Je n’allais certainement pas non plus entrer à l’intérieur en ne sachant pas qui ils étaient et combien ils étaient… Soupirant, je me rendis chez Alex, prête à piler sur ma règle et mon orgueil et demander pour une rare fois dans ma vie de l’aide. Devant la porte, j’hésitai une seconde avant d’y cogner, espérant qu’il ne m’en veuille pas trop de le déranger à cette heure aussi tardive.

Mes sombres pensées avaient disparu à la minute même où j'avais vu la porte de mon petit chez moi entrebâillée. Je n’avais pas de grandes richesses, n’étant pas vraiment matérialiste, mais ce que je possédais m'était précieux. Il était donc hors de question que je laisse qui que ce soit me voler mes biens. Cependant je ne savais pas qui pouvait bien être à l’intérieur, n’y combien ils étaient. Il n’y avait pas vraiment beaucoup d’options qui s’offraient à moi si je ne voulais pas que ma cabane soit complètement vidée… Aussi je me dirigeais lentement et mal à l’aise chez mon voisin.

Moi qui détestais demander quoi que ce soit, me voilà toquant à la porte de mon voisin pour lui demander de l’aide. Déjà que j’étais mal à l’aise d’avoir à lui demander de l’aide, je soupirai en l’entendant grogner. C'était dans ce genre de moment que j’aurais préféré ne pas avoir l'ouïe aussi fine. L’entendant grommeler un j’arrive endormi, j’arrêtai de toquer et patientai en regardant vers chez moi. La porte s’ouvrit enfin et Alex apparut devant moi. Gênée pour plusieurs raisons, je le regarde ouvrir un peu plus la porte après m’avoir reconnue et tente de répondre à son sourire, qui finalement doit autant ressembler à une grimace que le sien, avant de lui répondre. Je suis désolé de te déranger à une heure pareille Alex, mais… Je viens de revenir chez moi et il y a des gens qui ont forcé ma porte et… Ils semblent être encore à l’intérieur. Soupirant je jetai un regard vers chez moi. Je me sentais complètement ridicule de le déranger à cette heure pour ça. J’aurais nettement aimé mieux être complètement ivre et le déranger pour une stupidité de fille qui a trop bu, quitte à devoir aller m’excuser le lendemain. Voilà maintenant on demande, allez Kenya tu peux le faire… C’est idiot, je sais que ses probablement juste une bande de jeunes qui détaleront à la minute ou je vais entrer mais… Tu peux venir avec moi au cas ou s’il te plait?